Quand on est pas doué...

[hrp]Bien entendu tout le monde peut participer, tant qu'on respecte la cohérence du lieu, sinon vive les PNJ^^[/hrp]

... ben on est pas doué!

Tototlan, le 08 octobre 1457, dans le calpulli, après que le dieu de la nuit ait caché le clan de son grand manteau noir aux multiples diamants.

On rentre?

Attends un peu maîtresse, j'ai presque terminé. Il ne me reste que la vérification des mandats que tu as donné et ce sera bon. En attendant, pourquoi tu ne travailles pas sur tes mines?

BOUM! Ca c'était le bruit de la massue s'écrasant sur la tête du pauvre Traducteur. Moah travailler? M'insultes pas steplé! Masseur s'en est déjà occupé, et à cause de lui on va devoir fermer la mine d'Acatic! Ce bon à rien sait même pas s'occuper des mines comme il le faut et à cause de lui on croit qu'c'est moah la responsable!

C'est quand même ton nom qu'il y a d'écrit sur le panneau du tlatocan maîtresse... répondit Traducteur en se massant le cuir chevelu, tellement habitué aux coups de massue qu'il est parvenu à résister au trou noir qui menace de l'emporter à chaque fois qu'elle le frappe.

Tais toi et finis les mandats, grogna la dinde en se rapprochant de la sortie, impatiente de pouvoir retrouver sa hutte.

Oui maîtresse.

Quelques minutes passèrent, et l'esclave finit par se lever pour rejoindre la mi blonde. Celle-ci restait les yeux fixés au dehors, comme si quelque chose attirait son attention.

Traducteur... c'est normal que quelqu'un s'approche du calpulli en lousdé?

Pardon?

Ouais, j'ai vu une ombre passer, elle se cache derrière les arbres pour qu'on la voit pas.

Mais tu l'as vue?

Bah ouais ou je t'en parlerais pas crétin. Tient, regarde, l'a encore changé d'arbre. Tu crois qu'il cherche tout simplement une branche pour dormir? Vas le retrouver et l'assommer.

L'assommer? Mais pour quel motif? Il n'a encore rien fait...

Donc tu préfères attendre qu'il tue ta merveilleuse maîtresse pour l'assommer?

Non.
"J'attends qu'il le fasse pour le remercier." pensa l'esclave sans toutefois avoir le courage de le dire à haute voix, et s'éloigna du calpulli, en direction du dernier arbre derrière lequel l'ombre s'était cachée. Ix entendit alors quelques bruits de combat, et convaincue que le woawissime sublissime mégatissime esclave avait trucidé l'outrecuidant qui avait osé s'approcher de SON calpulli, retourna dans son bureau histoire de prendre quelques Q qui appartenaient au clan. Bah ouais, elle devait embaucher sur son champs ce jour-ci, et elle était fauchée.
Et en se retournant face à la sortie, elle vit dans l'encadrement de la porte une silhouette se dessiner grâce à l'éclairage plutôt faible de la lune cachée par les nuages. La dinde avança le museau, sachant que ce n'était pas Traducteur, l'esclave étant bien plus grand. Serait-ce l'ombre?

T'es qui toi?

BOUM!

Et voilà, à force de jouer de sa massue contre ses esclaves, fallait bien que ça lui arrive un jour. La mi blonde s'écroula sur le sol, voyant mille dindes miniatures voler autour de sa tête.

Le temps passa, passa, passa... le soleil fit la ronde dans le ciel, et ce ne fut que lorsqu'il commença à se voir remplacer par l'astre lunaire que la dinde ouvrit les paupières. Un grognement sonore se fit alors entendre, tandis qu'une main se portait sur la bosse qu'elle sentit sur son front.

Qui a osé... lâcha-t-elle dans son grognement continuel.

Les minidindes avaient fini de voler autour de sa tête, mais elle voyait trente six chandelles. A moins qu'elles soient trente sept. Mais Ix ne prit pas la peine de les compter, elle avait d'autres dindes à fouetter. Se relevant péniblement, elle essayant de se remémorer ce qui s'était passé.
Elle était dans son calpulli, Traducteur était allé tabasser le pécari qui lorgnait sur son siège, et elle s'était ensuite retournée sur une ombre qui l'avait vraisemblablement remerciée pour ses services en la saluant à sa façon à elle, c'est à dire un bon coup de massue sur le crâne.
Crâne qui lui faisait un mal de dinde d'ailleurs. Et pour cause, en portant la main sur le cuir chevelu, elle sentit un liquide poisseux. Mouarf elle saignait! Et le sang commençait même à couler sur son visage.

Chouette, pensa-t-elle subitement, je dois ressembler à une guerrière maintenant!

Elle tituba jusqu'à la porte de SON calpulli, n'ayant pas même une pensée pour Traducteur, qui, si ça se trouvait, étant en train de crever derrière son arbre, mais celle-ci demeurait verrouillée. En plaquant l'oreille contre la porte, elle n'entendit aucun bruit. Elle se décida alors. Laissant une trace de sang en forme d'oreille sur la porte, elle quitta l'endroit du calpulli pour rejoindre sa hutte. Toujours aucune pensée pour le pauvre Traducteur.
Une fois arrivée chez elle, elle hurla, enfin moins fort que d'habitude, sa blessure au crâne, le sang qui coulait, toussa toussa, l'en empêchant, donc elle hurla pas très fort après Lescribe, qui apparut aussitôt, cuisse de pécari dans une main, couteau dans l'autre. Visiblement il préparait un festin. La dinde se demanda, d'après le regard qu'avait eu le vieil esclave en la voyant arriver, si il fêtait la mort de sa maîtresse... Mais elle se sentait vraiment trop lasse pour crier, et ne fit que donner l'ordre à Lescribe d'envoyer colibri à ses défenseurs, leur demandant de virer ce babouin de SON calpulli. Elle, elle ira aussi, mais après un p'tit somme...

Quelques heures passèrent, pendant lesquelles la dinde ne vit pas revenir Traducteur, autant dans le coaltar qu'elle, quelques heures plus tôt.
Et ce fut lorsque la lune fut haute dans le ciel qu'elle se réveilla, ragaillardie.

Bon, on va virer ce gredin qui ose mettre ses fesses sur MON siège!

Maîtresse...

Ah t'es toujours vivant toah? J'croyais qu'tu devais assommer l'ombre derrière l'arbre...

C'est le contraire qui s'est passé maîtresse...

Rappelle-moah pourquoi j'te garde à mon service.

Regard mauvais de la mi blonde, auquel ne put répondre le pauvre Traducteur. Il avait de la chance qu'elle ait des choses à faire, pensa-t-elle avant de sortir de sa hutte, pour rejoindre SON calpulli.

Là bas, elle y trouva Pagena, qui eut du mal à la reconnaître. Bah ouais, la dinde s'étant endormie avant même de se nettoyer le visage, ne ressemblait plus vraiment à la Ixchella. Elle avait le visage rougit de son sang séché, et possédait à cet instant une tête de... de... de tlax tient. Et c'est p'tète pour ça que ses défenseurs la reconnurent pas.

Mais bougres d'imbéciles! C'moah, votre cheffe!!

Rien à faire, les deux gardes plantés devant le calpulli avaient décidé qu'elle était ennemie du clan et ne voulaient absolument pas la laisser passer! Ni Pagena d'ailleurs. Elles avaient l'air fin tient, arrêtées par leurs propres amis, qui défendaient un calpullec qui était même pas le bon. Les dieux devaient bien s'marrer de la situation!
Ixchella un peu moins par contre. Rentrant chez elle, bougonnant tout ce qu'elle savait, se jura qu'elle saurait remettre en place ces deux défenseurs qui avaient même pas remarqué que ZE cheffe était celle qui se révoltait, et non pas celui qui s'était révolté!

Bon, le narrateur que je suis va faire un résumé de la situation. Dans la nuit du 08 au 09 octobre, la dinde a perdu son calpulli, suite à une ânerie de sa part.

C'pô vrai.

Quoi? Hey, Ix, laisse moi parler, pour le moment c'est moi le narrateur qui raconte l'histoire alors attends ton tour!

Ouais mais c'pô vrai.

Qu'est-ce qui n'est pas vrai?

J'ai pô fait d'ânerie.

Il n'y avait pas de défenseur cette nuit-là, tu ne vas pas dire le contraire! Je suis le narrateur, je sais tout ce qu'il se passe.

Yavait pas de défenseur mais c'était pô ma faute.

Fenix est quand même ton ami, tu aurais du au moins te rendre compte qu'il était mourant, non?

...
L'est assez grand pour appeler de l'aide quand il en a b'soin. C'pô ma faute.

Allons bon, la voilà qui se met même à vouloir tenir tête au narrateur, qui je le rappelle est quand même la personne grâce à qui elle vit. Meeenfin.
Bon, donc on récapitule :

Dans la nuit du 08 au 09 octobre, la dinde a perdu son calpulli, suite à une... pas ânerie de sa part. Il n'y avait pas de défenseur pour défendre son bureau, mais ce n'était pas sa faute. Il faut préciser que la personne qui devait défendre en même temps qu'elle était tombée gravement malade et avait eu l'outrecuidance de ne pas prévenir qu'elle était tombée dans le coma...
C'est mieux dit ainsi?

Ouais, ça me plaît déjà beaucoup plus mieux!

...
Alors la suite. La mi blonde a dormi pendant un bon moment, et a voulu reprendre son calpulli dans la nuit du 09 eu 10 octobre. Mais ce fut un fiasco. Les défenseurs, qui cette fois étaient bien présents, ne voulurent pas la reconnaître et l'empêchèrent de reprendre son poste. Elle était donc rentrée chez elle, maudissant de tout son saoul ces bougres de pécaris qui ne savaient même pas faire la part des choses.
Voilà donc où on en était.

Mais les choses s'arrangent presque toujours. Elle avait passé le lendemain de sa première révolte à faire envoyer des colibris à tous ses défenseurs, envoyant des reproches et menaces à ceux qui ne l'avaient pas reconnue la veille, et avait mis au point la révolte du soir. Donc elle devait aller jusqu'au calpu, cette fois en étant reconnaissable, avec Pagena, et d'autres de ses esclaves-défenseurs, après s'être assurée que cette fois-ci, personne ne sera là pour leur barrer la route!

La lune commençait tout juste à remplacer l'astre solaire, et Ix se prépara à sortir de sa hutte. Mais...
Premier problème! Quelques jours plus tôt, avant que son Fenouchet d'amour ne tombe malade, elle avait reçu de sa part toute une caisse de produits appartenant à la province, qu'elle devait garder sur elle pour éviter qu'ils ne soient volés par des bouches voraces, qu'on appelle fréquemment "Frais de bouche". Donc la dinde se trimballait toujours avec cette caisse entre les mains. Jusqu'à présent, vu qu'elle ne sentait pas le poids de cette caisse (sûrement du fait que la déesse Dinde l'adorait), elle n'avait jamais eu de soucis, mais à présent, elle se sentait quand même dindement encombrée! Et se révolter avec une caisse dans les bras, tout le monde, du moins ceux qui au moins possèdent un neurone qui fonctionne, sait que c'est pas facile. Aussi, elle fut contrainte de laisser la caisse dans sa hutte. Et vu que la devise de la dinde est "pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué", elle dut passer des heures et des heures et des heures à tout ranger chez elle... avant de pouvoir se retrouver de nouveau libre de ses mouvements! Mais au moins yavait une chose de bonne : elle se sentait dindement légère!

Donc après avoir déposé le tout chez elle, elle retourna à SON calpulli. Quelques uns de ses défenseurs l'attendaient près de la hutte. En plaçant l'oreille là où la trace de sang avait été déposée une journée plus tôt, elle n'entendit aucun bruit. Soit son remplaçant s'était endormi et ne savait pas ronfler, soit il était parti. Pourtant, elle avait laissé Masseur près du calpu pour justement vérifier si l'énergumène allait partir avec les caisses, et celui-ci avait affirmé que rien n'était sorti du calpulli depuis qu'il y était entré.
Bizarre...

Bon, le temps n'était plus aux réflexions, mais à l'action! D'un signe de la main, elle indiqua à tout le monde de se ruer sur la porte. Celle-ci céda alors sous le poids de l'assaut. Ix et Pagena, qui furent les premières à se ruer se retrouvèrent sur le sol, parmi les débris de ce qui restait de la porte. Le reste des défenseurs entrèrent dans la cahutte, enjambant les deux jeunes femmes, et amenèrent bientôt un corps semblant être une coquille vide à la dinde qui venait de retrouver son autorité de calpullec vénéré de Totoland.

Mais l'est clamsé! s'exclama-t-elle en secouant le corps sans vie du révolté.

Masseur, qui avait suivi sa maîtresse et les défenseurs, soutenait le corps du Ysix.

Oui maîtresse. Il est mort.

Huuuum deux choses : Déjà, savoir comment il était mort. Parce qu'elle était persuadée de pas avoir laissé ses sandales dans la pièces, qui, elle était persuadée, pouvait provoquer de terribles souffrances pour celui qui pourrait les avoir sous le nez. Deuxièmement, que faire du corps. Elle pouvait quand même pas le mener au tribunal. Quoique faire un procès à un mort, ce pourrait être facile. Elle pourrait prétendre qu'il répondait pas à ses questions, et demander la peine maximale... Elle pouvait aussi prétendre qu'il était seulement épuisé par la montée des marches du temple et qu'elle voulait le sacrifier.

Emmenez le en lieu sûr, p'tète qu'il va se réveiller d'ici quelques jours. On sait jamais, y va p'tète ressusciter.

Elle ignora les regards que posèrent tous les défenseurs sur elle, indiquant clairement qu'ils la prenaient pour une folle, et s'assied à son bureau. Un sourire ravi éclaira sa face : il n'avait touché à rien! Le calpulli possédait toujours tous ses biens!